Le cycle des violences conjugales
- Vanessa CHEDEBOIS
- 25 nov. 2024
- 5 min de lecture

Aujourd’hui, 25 Novembre 2024 : Journée Internationale de lutte contre les Violences faites aux femmes, j’ai choisi de vous partager le cycle des violences conjugales afin de sensibiliser le plus de personnes possibles.
Le cycle des violences conjugales est un schéma de comportement répétitif observé dans les relations abusives, où la violence s’installe progressivement dans un cycle en quatre phases principales : la tension croissante, l’explosion de la violence, la justification et la phase de réconciliation ou de « lune de miel ». Ce cycle est complexe et enferme souvent la victime dans une relation toxique et dangereuse, rendant difficile le départ ou la rupture de ce schéma destructeur.
1. Phase de tension croissante
Dans cette première phase, la tension commence à monter dans le couple. Elle peut être due à des sources de stress externes (finances, travail) ou internes (jalousie, insécurités, etc.), mais elle se traduit par un climat de peur et de tension pour la victime.
Comportement du partenaire violent : Dans cette phase, l’auteur des violences peut devenir de plus en plus irritable, colérique, et exigeant. Les critiques et les accusations commencent à s'intensifier, et des signes d’agressivité (comme des menaces verbales ou un langage méprisant) apparaissent.
Réaction de la victime : La victime, sentant la tension augmenter, peut tenter de « calmer » la situation en adaptant son comportement, en faisant des concessions ou en s’excusant même sans raison. Elle peut aussi minimiser les actes ou chercher des excuses pour le comportement de son partenaire. Elle marche sur des œufs.
Cette phase peut durer des jours, des semaines ou même des mois, et crée un environnement d'angoisse et de peur constante.
2. Phase de crise ou d’explosion
C’est le moment où la violence éclate de manière manifeste. Elle peut prendre des formes diverses : violence physique (coups, agressions), violence verbale (insultes, menaces), violence psychologique (humiliations, manipulation), ou violence sexuelle.
Comportement du partenaire violent : L’agresseur perd son contrôle et passe à l’acte. La violence est souvent brutale, intense, et peut causer des dommages physiques et psychologiques importants. Elle est généralement disproportionnée par rapport aux circonstances et vise à établir un contrôle total sur la victime. On a l’impression que l’auteur perd le contrôle mais en fait il prend le contrôle de la situation…
Effets sur la victime : La victime ressent une peur intense, de la douleur, et un sentiment d’humiliation. Elle est souvent choquée et traumatisée par la gravité de l’acte. La violence peut être si soudaine et brutale que la victime est paralysée et ne sait pas comment réagir.
Cette phase est marquée par une intensité qui rend l’expérience particulièrement traumatisante pour la victime et la laisse souvent dans un état de désorientation et de terreur.
3. Phase de justification
On est dans la phase de responsabilités et de justifications qui malheureusement ne tournera pas à l’avantage de la victime, accentuant l’emprise, le déni.
Comportement du partenaire violent : Il s’excuse, il minimise ou nie. Il fait porter la faute de son acte sur l’autre. Il promet de changer, de ne plus recommencer
Effets sur la victime : Elle cherche à comprendre. Elle veut l’aider à changer. Elle doute d’elle et donc minimise l’agression. Elle se sent responsable de ce qu’il s’est passé, elle culpabilité. Elle pardonne. Elle doute du bien fondé de ses demandes et démarches auprès des professionnels
Cette phase est marquée par une nouvelle prise de pouvoir de l’agresseur et une victime qui s’enfonce de plus en plus dans le doute d’elle-même et donc dans le cycle des violences,
4 . Phase de réconciliation ou « lune de miel »
Après la justification, la période de lune de miel arrive, le calme revient.
Comportement de l’agresseur : Il peut offrir des cadeaux, et manifester des gestes de tendresse. Il promet souvent que cela ne se reproduira plus et peut même montrer des signes de remords sincères. Il propose de se faire suivre par un professionnel. Cette phase peut donner l’impression que l’agresseur est prêt à changer et redevenir la personne aimante qu’il a pu être dans le passé.
Effets sur la victime : La victime peut être soulagée par cette accalmie et vouloir croire aux promesses de changement. Elle espère que la relation va s’améliorer, surtout si elle est encore attachée émotionnellement à l’agresseur. Elle peut se convaincre que les violences étaient exceptionnelles et qu’elles ne se reproduiront plus.
Cette phase est souvent celle qui piège la victime dans le cycle, car elle crée une illusion de réconciliation et de bonheur possible.
Malheureusement, sans intervention ou aide extérieure, le cycle des violences conjugales a tendance à se répéter. La phase de « lune de miel » s’estompe, la tension commence à monter de nouveau, et le cycle se reproduit. Avec le temps, les phases de réconciliation deviennent de plus en plus courtes, et la violence peut s’aggraver, rendant la situation de plus en plus dangereuse pour la victime.
Les facteurs qui maintiennent les victimes dans le cycle :
Attachement émotionnel et espoir de changement : La victime peut être émotionnellement attachée à son partenaire et espérer que ce dernier changera et redeviendra celui qu’elle a connu au départ. Elle peut voir l’agresseur comme une « victime » de circonstances extérieures, comme le stress ou des traumatismes antérieurs. Elle prendra la rôle de sauveuse.
Isolement et dépendance : L’agresseur peut isoler la victime de ses amis et de sa famille, la rendant dépendante émotionnellement et économiquement. L'isolement complique encore davantage le départ de la victime, qui peut se sentir piégée et sans soutien.
Culpabilité et honte : La victime peut se sentir coupable de la situation ou avoir honte de ce qu’elle subit, ce qui l’empêche de chercher de l’aide. L’agresseur peut également renforcer ce sentiment de culpabilité en insinuant que la victime est responsable de la violence.
Peur des représailles : Dans de nombreux cas, la victime craint les représailles de l’agresseur si elle décide de partir. La peur pour sa sécurité ou celle de ses enfants peut être un obstacle majeur au départ.
Les conséquences des violences conjugales
Les violences conjugales ont des effets dévastateurs sur la victime, tant au niveau physique que psychologique. Elles peuvent entraîner des blessures physiques, des troubles de santé mentale comme la dépression, le stress post-traumatique, l’anxiété, et un sentiment de perte d’estime de soi. Les violences conjugales ont également des conséquences sur les enfants, qui sont souvent témoins de ces scènes et peuvent développer des traumatismes similaires.
Quelques conseils pour sortir du cycle des violences conjugales :
La sortie de ce cycle est difficile, mais elle est possible avec le bon soutien et l’aide adéquate.
Chercher du soutien extérieur : Contacter des proches, des associations spécialisées, ou des professionnels de la santé mentale peut aider la victime à reprendre confiance en elle et à rompre l’isolement.
Consulter un professionnel : Un psychologue ou un thérapeute peut offrir des outils pour comprendre et surmonter les effets des violences.
Établir un plan de sécurité : Pour les victimes en danger immédiat, il est essentiel d’établir un plan de sécurité en prévoyant, par exemple, un lieu sûr où se réfugier, des personnes de confiance à contacter, et une organisation pour quitter la relation si nécessaire.
La nécessité de briser le silence
Le silence est souvent l’allié de la violence. Parler des violences conjugales, sensibiliser le public et encourager les victimes à chercher de l’aide sont des actions essentielles pour briser le cycle de la violence et offrir aux victimes des alternatives pour s’en sortir.
Le cycle des violences conjugales est un mécanisme complexe et destructeur, qui piège les victimes dans une spirale de souffrance et de manipulation. Comprendre ce cycle est essentiel pour sensibiliser, soutenir les victimes, et agir de manière proactive contre les violences conjugales. La prise de conscience collective et l’intervention de soutiens extérieurs sont des éléments essentiels pour aider les victimes à sortir de ce cycle et à reconstruire leur vie dans la sécurité et la dignité.
Je vous accompagne dans cette démarche de sortir du cycle des violences conjugales en thérapie.
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